Une école en mauvais état
Les écoles de Saint-Blaise font souci. Il y a des fuites d’eau, une isolation défectueuse et un bâtiment hors normes en ce qui concerne le secondaire. Sans parler des conteneurs utilisés pour l’école enfantine et l’école primaire. Après plusieurs années de réflexion, les autorités communales ont opté pour la construction d’un nouveau centre scolaire sur le site de Vigner, regroupant tous les âges de la scolarité obligatoire.
Un signal fort
Construire un complexe scolaire au sein du village n’est pas seulement une réponse à un collège vétuste, c’est un signal fort de l’importance accordée à la formation. L’Entente se félicite d’une stratégie qui privilégie la formation à une époque où la société requiert le développement de compétences multiples tout au long de la vie. Un tel projet augmente également l’attractivité de la commune. L’Entente apporte son soutien à ce projet et se réjouit de participer activement à sa réalisation.
Un concours
La commune décide de lancer un concours pour choisir un projet pour le futur complexe scolaire et en 2011 le Conseil général vote le crédit pour le concours. Aujourd’hui, le concours est achevé et le lauréat est connu: Les 4 Fantastiques de l’architecte Patrick Minder. Outre la rénovation du collège existant, son projet propose la construction de trois nouveaux bâtiments dont l’un est consacré à l’école enfantine et de l’administration, un autre à l’école primaire et à une salle de gymnastique et le troisième à des salles de classe spécialisées.
L’étude
Le prochain stade est l’étude. Il s’agit d’une étape importante du processus de construction, non seulement parce qu’elle permet de préciser le projet en assurant une meilleure maîtrise des coûts, mais aussi parce que c’est le moment de revenir sur le projet du lauréat et d’ajuster l’esquisse de l’architecte pour qu’elle corresponde au mieux aux besoins de l’école et de sa pédagogie.
Selon la définition de la Société suisse des Ingénieurs et Architectes, la SIA, la phase de l’étude comporte trois étapes, c’est-à-dire, l’avant-projet, le projet de l’ouvrage et la procédure de demande d’autorisation. Le Conseil communal a choisi de repousser la dernière étape de l’étude pour l’inclure dans la tranche finale de financement du projet. L’Entente aurait préféré financer l’ensemble de l’étude à ce stade, mais les arguments présentés par le Conseiller communal en charge du dossier pour justifier ce choix semblaient satisfaisants. La demande de crédit pour l’étude du projet a été votée par le Conseil général du 21 mars.
Une réorganisation
L’école obligatoire neuchâteloise a été réorganisée récemment en sept cercles scolaires. Saint-Blaise fait partie de l’Ecole obligatoire de la région neuchâteloise (Eorén). Lors de cette réorganisation, la responsabilité de l’école enfantine et de l’école primaire a été transférée des communes à l’Eorén. Les communes continuent de porter la responsabilité des bâtiments scolaires. Le crédit d’étude mentionnée plus haut est tributaire de l’accord de l’Eorén de verser une location couvrant la plupart des intérêts et des amortissements dus à la construction. Cet accord est sujet d’un vote début juin 2013.
La Commission de construction
Dès que la phase de l’étude commence, c’est la ComCo, la Commission de construction qui assure le suivi du projet. Cette commission est composée de représentants du maître d’œuvre, des futurs utilisateurs et de l’architecte. Tout en reconnaissant que la ComCo joue un rôle-clé dans la réussite du projet et que son rôle est en grande partie technique, l’Entente considère qu’il est important dans le travail de la ComCo de prendre en compte une vision plus large de la formation et de son rôle dans la société. L’école est un investissement à très long terme. C’est pourquoi l’Entente se félicite de la promesse du Conseil communal d’associer les trois groupements politiques de la commune à cette commission. L’Entente souhaiterait également une discussion élargie sur les orientations clés.
La répartition des élèves dans les bâtiments
Parmi les aspects du projet lauréat qui demandent d’être revus et corrigés lors de l’étude figure le partage des élèves entre les différents bâtiments. Dans le projet, cette répartition a été pensée selon les anciennes divisions entre enfantine, primaire et secondaire I alors que Harmos était déjà en vigueur, répartissant les élèves autrement. Ce n’est pas simplement une répartition différente: le fait de séparer les élèves à l’intérieur d’un cycle dans plusieurs bâtiments va à l’encontre de la nouvelle pédagogie qui vise une plus grande collaboration au niveau des enseignants et des élèves.
Par ailleurs, la pratique actuelle d’accueillir les élèves de la Tène pour les 8ème et 9ème années scolaires alors que nos élèves vont à Marin pour les 10ème et 11ème années pose également un problème pour l’affectation prévue des classes. Ce serait peut-être l’occasion de repenser cette pratique.
Réfléchir à utilisation plus large des bâtiments
Finalement, l’Entente a incité la commune à réfléchir à une utilisation élargie du complexe scolaire comme lieu de formation tout au long de la vie ainsi que comme lieu culturel et sportif. Une telle orientation demanderait éventuellement des ajustements du futur bâtiment qui doivent être pris en compte au moment de l’étude.
Ce projet de nouveau complexe scolaire est effectivement très séduisant, mais il interpelle à plus d’un point :
– Est-ce que la commune de Saint Blaise peut envisager un investissement de plusieurs millions de francs (env. 5 millions de francs ; réf. Bulcom) alors que sa fortune est basse (1,4 millions de Francs ; réf. Bulcom), son endettement élevé (22 millions de francs ; réf. Bulcom) et que l’élévation de son coefficient fiscal est sujette à votation?
– Est-ce qu’on est sûr que les 14 autres communes n’arriveront pas avec d’autres projets de cette ampleur d’ici 20 ans ? N’est-ce pas un mauvais signal pour les 14 autres communes de dépenser autant ?
– Il est certainement possible de faire des économies. Cela vaut vraiment la peine de comparer les coûts prévisionnels du projet de Saint Blaise avec ceux d’un autre projet à Fribourg (construction d’une école primaire à Vuisternens-devant-Romont qui a coûté 8 millions de Francs pour 15 classes).
– Puisque le projet est adopté par la commune, l’action à mener selon moi est de le revoir à la baisse. Il faut limiter les exigences (cahier des charges) au strict nécessaire ce qui n’est pas facile, mais possible au vu de mon expérience.
– Le parking (coût prévisionnel 1 millions de Francs) doit être rentabilisé. A cet égard, le concept prévu à Saint Blaise n’est pas clair. A titre d’information, nous avons fait l’exercice à la HEC Arc près de la gare de Neuchâtel où l’Etat a construit un parking de 2 millions de Francs. Nous avons mis en place un système pour faire payer les enseignants et les visiteurs de la HeArc. Ce système pourrait peut-être être repris à Saint Blaise. Depuis 2 ans, l’Etat de Neuchâtel fait payer l’utilisation régulière des places sur ses parkings à tous ses collaborateurs. Il n’y a aucune raison pour qu’à Saint Blaise les enseignants aient un parking souterrain gratuit.
Nous recommandons, maintenant que le projet est lancé, de trouver toutes les pistes d’économies pour que le coût de ce projet diminue d’au moins 20% par rapport aux chiffres annoncés.