Au Conseil général du 21 mars 2013, l’Entente Saint-Blaisoise a déposé une motion demandant à la commune de Saint-Blaise d’annoncer officiellement son opposition à la construction de la centrale à gaz de Cornaux.
En présentant la motion, Edgar Hacker, au nom de l’Entente, a déclaré que le projet de centrale soulève de graves questions liées à la santé des habitants, à la qualité de l’environnement des communes voisines et à l’impact négatif sur l’économie. Il a brièvement développé ces aspects selon 5 points.
1. AUGMENTATION DE LA POLLUTION
Le rapport final de la Commission de réflexion de 2010 indique que « La centrale projetée vient s’inscrire dans une région déjà chargée en sources de pollution diverses. » (p. 54) Cette implantation augmente fortement les risques sanitaires. Le rapport d’impact sur l’environnement donne la liste de tous les polluants déjà présents dans la région (p. 88) et présente un tableau avec les pourcentages d’augmentation de ces polluants (p. 103) qui montre que la plupart d’entre eux augmentent.
Le problème des poussières fines n’est pas traité convenablement dans le rapport d’impact, alors que ce problème risque de mettre en danger la population.
On peut s’interroger sur le bien-fondé de construire une nouvelle école à Saint-Blaise alors qu’une telle menace de pollution plane.
2. AMMONIAC
Afin de réduire un polluant comme le dioxyde d’azote (NO2), la centrale prévoit un catalyseur qui fonctionnera avec de l’ammoniac. Selon le rapport d’impact sur l’environnement, 380 tonnes seront annuellement utilisées, dont 38 tonnes au minimum partiront directement dans l’air. Fortement toxique et potentiellement mortel, l’ammoniac dégage une forte odeur âcre, voire nauséabonde.
3. LA LÉGIONELLOSE
Le projet nécessite l’implantation de six tours de refroidissement qui augmente fortement les risques de légionellose, une maladie infectieuse due à une bactérie se développant dans les tours de refroidissement. Les derniers cas recensés font état d’une mortalité d’environ 10% des personnes touchées. Le Rapport d’impact sur l’environnement mentionne que des mesures seront prises pour réduire les risques de contamination, mais réduire n’est pas synonyme d’éliminer et quelles seront les retombées négatives de ces mesures?
4. HUILES EXTRA-LÉGÈRES
En cas de pénurie de gaz, le Rapport d’Impact sur l’Environnement explique que la centrale fonctionnerait aux huiles extra-légères. Comme la durée d’une telle pénurie est imprévisible, la centrale pourrait devenir une centrale aux huiles extra-légères pour des périodes indéterminées.
Dans ces cas, le rapport montre que les divers polluants seraient fortement multipliés. Par exemple, le dioxyde de souffre, responsable de pluies acides, serait multiplié par 236, et les composés organiques volatiles et l’ammoniac seraient doublés.
5. CHUTE DE LA VALEUR IMMOBILIÈRE
Qui voudra vivre ou acheter un logement à proximité d’industries extrêmement polluantes? La construction de la centrale à gaz va faire chuter aussi bien la valeur des biens immobiliers des particuliers que la fortune des communes.
Edgar Hacker a conclu que le projet de centrale à gaz constitue clairement un danger pour notre village. Il a insisté, qu’en tant qu’élus, les membres du Conseil général avaient un devoir de protéger la population, plus particulièrement les personnes âgées et les enfants. Face à cette situation, il faut avoir le courage de dire non. S’opposer par un vote à la construction de cette centrale est la seule voie démocratique possible.
Malgré cet appel vibrant, l’ensemble des PLR ainsi qu’une majorité des socialistes ont rejeté la motion. La Commune de Saint-Blaise restera donc muette face à la future centrale là où d’autres communes du littoral ont montré clairement leur opposition.
No Pings Yet