Quelle fusion, à quel niveau?
Je prends la définition du Petit Robert, fusionner : unir par la fusion (union intime résultant de la combinaison ou interpénétration d’êtres ou de choses) des collectivités auparavant distinctes.
La difficulté est que chacun porte en soi sa vision de ce mot en fonction de son vécu. Comment rassembler toutes ces particularités pour en faire un projet harmonieux et commun à tous les citoyens de la future commune nouvellement constituée ?
Si l’on refait simplement en grand les structures politiques, législatives, exécutives et sociales de chaque commune, le citoyen y perd en visibilité, perd les contacts de proximité, donc perd son lien d’appartenance à son village. Celui-ci est d’autant plus important que la mondialisation fait sauter les frontières des institutions, des nations, de l’économie.
Est-ce que la fusion permettra aux citoyens de mieux s’identifier à l’Etat et de dire « l’Etat, c’est nous » ?
Est-ce que la fusion permettra de donner plus de sens aux phrases « construire ensemble » et « vivre ensemble » ?
Est-ce que les partis vont continuer à régner avec leurs à priori, leurs préjugés et leur compétition?
Dans cette société du désamour où seuls comptent l’argent et le pouvoir de soi, ne serait-il pas temps de revoir le fonctionnement des partis, ainsi que de revoir la participation et la responsabilité de chaque citoyen ?
La fusion politique, institution extérieure à soi, ne sera que le reflet de qui nous sommes, de ce que nous sommes prêts à fusionner en chacun de nous. Si nous sommes prêts à harmoniser nos contraires, aplanir nos contradictions, pacifier nos conflits internes, alors nous pourrons aller vers l’extérieur et chacun de nous être porteur de cette force unifiée et la fusion politique prendra tout son sens.
JMeylan